Rêver au froid

Février 2009.

Au cœur de l’été, quand il n’est plus possible de trouver la fraîcheur, quand le corps est prisonnier d’une gangue pâteuse d’air épaissi par le soleil dont les rayons ne se diluent plus… à défaut de pouvoir migrer vers l’hémisphère sud, il reste une échappatoire : jouer avec notre imagination pour mettre en retrait les sensations réelles et faire advenir d’autres sensations. Les psychologues, hypnothérapeutes (et psychomotriciens qui interviennent dans les prises en charge de la douleur par exemple) savent qu’il existe une porte d’entrée vers l’écran mental où se peignent, de seconde en seconde, nos perceptions… et qu’il est possible d’affadir certaines couleurs, d’en superposer d’autres, créées par suggestion ou recréées par la mémoire. Certains sont peu sensibles, d’autres peuvent s’évader vers leur propre monde, hors du spectre du visible, en un clin d’œil… je vous emmène avec moi rêver au froid.

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Super Saiyan

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Si vous êtes de la même génération que moi, vous devez sans doute connaître l’anime « Dragon Ball Z ». Enfant, je l’ai craintivement regardé, entre deux dessins animés un peu plus intéressants à mon goût. Je n’en ai pas retenu grand chose. Il est difficile de faire mieux avec les yeux à moitié ouverts, derrière de minuscules interstices entre les doigts de deux mains ramenées à hauteur de visage pour jouer à un ambivalent cache-cache avec l’écran. À l’époque – c’est encore un peu le cas aujourd’hui -, j’étais très impressionnable, et « Dragon Ball Z » se situait tout de même quelques niveaux au dessus des Moomins et d’  «  Albert le cinquième mousquetaire » sur le violençomètre. J’étais par exemple terrifiée par le générique de la série « MacGyver », cet ingénieux héros capable de réparer un hélicoptère avec un chewing-gum et une chaussette trouée.

Malgré ce petit problème d’hypersensibilité, il me reste certaines références de la culture pop des années 90 et je peux par exemple affirmer que, n’en déplaise à mon horreur de la furie barbare de personnages japonais dotés de muscles particulièrement protubérants, de capacités psychomotrices particulièrement hors-normes et de pouvoirs particulièrement insensés, je passe aisément du mode « pré-tentenaire-pas-sportive-pas-endurante-pas-adroite-option-Pierre-Richard » au mode Super Saiyan.

Bon, toute proportion gardée -disons Super Saiyan de salon-, mais Super Saiyan quand même.

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